Ruelle sans issue

Je cours, sans savoir où je suis ni qui je suis, je cours. Mes jambes me font mal. Un liquide fluide et chaud partant de mes cuisses se déverse abonnement vers mes chevilles. Je cours, je ne sais pas où je vais. Chaque pas de plus est une torture pour mon corps. Mes pieds nus sont écorché par le goudron. Mon cœur bat à tout rompre et ma tête tourbillonne. Je cours, je fuis, je pleure, la haine à cédé à la peur. Je manque de tomber, agilement je me rattrape avec les mains. Le sol est trempé et rugueux, mes paumes écorchées ravivent la douleur. Je fuis, mais je ne sais pas quoi. Il pleut, je viens de m'en apercevoir pourtant je suis trempé. La pluie, le sang, les larmes et la sueur se mélangent sur mon visage. La rue est sans issue, le désespoir m'envahis. je me laisse tombé lourdement au sol. Je me retourne sachant ce qui m'attends...

Rien...

Est-ce de la chance je n'en suis pas sûr. La solitude et l'indifférence sont peut-être pire que la torture. Je déchire les derniers lambeaux d'habits qu'il me reste et je découvre mes cuisse à vif. La pluie s'abattant sur mes blessures m'oblige à serrer les dents pour ne pas hurler. Je retire le morceau de tissus cachant ma poitrine. Des marques rouges tapissent mon torse. Je panse mes jambes à l'aide des morceaux d'étoffes. La douleur s'atténue légèrement. Je me sens tristement vide.

Un manque me torture l'esprit, je ne saurais dire ce que c'est. je venait de passer les pires heures de ma vie. Enfermé avec le lien. Persécuté. Peut-être violé. Les blessures n'étaient qu'une petite preuve, mes blessures psychologiques étaient pires que tout. La mémoire me revenait petit à petit. Mon identité était à présent complète. Les paroles du lien résonnaient encore dans ma tête. La pression de mon cœur eu raison de ma dignité. J'explosai en sanglot comme un vulgaire nourrisson. Mal grès moi les larmes se déversaient et mes cris raisonnaient dans la ruelle.

Depuis les cinq mètres qui la séparaient du sol, Sayuri avait observé Mitsumichi durant au moins un quart d'heure. Elle imaginait que dans sa situation, cela avait dû représenter peut-être une éternité. D'interminables instants de souffrance.
Elle ne comprenait trop rien à cette mascarade, et se demandait où est ce qu'ils se trouvaient.
Pendant ce quart d'heure, elle avait réfléchit à comment le sortir de cet espèce de cauchemar sans queue ni tête. Elle avait essayé à l'aide de ses pouvoirs, en vain.
Descendre ne lui aurait sans doute pas été d'une grande aide, surtout qu'elle avait un peu honte de son apparence, et si elle se métamorphosait, elle n'aurait plus rien à se mettre sur le dos. Surtout qu'elle ne voulait pas déchiré sa robe de poupée.
Elle tenta alors de soigner ses blessures grâce à la poudre de crystal et, par chance, ça fonctionna. Ca la rassura. Elle lui avait au moins été un peu utile. Pour faire un peu cesser sa douleur.

Il semblait ne pas comprendre. Avoir senti sa présence. Tant pis.

Elle atterri en voltigeant au pied du magicien effondré.

Mes idées étaient claires, la peur diminuait laissant place à la haine. Une haine incontrôlée qui pouvais même atteindre un inconnu. Je sentis que mon corps se réparait de ses blessures. Je n'avais qu'une faible connaissance des capacités de guérisons ; les appliquer sur le moment m'aurait tué. Non c'était bien une magie extérieure, une magie douce, peu être trop douce. La douleur physique s'était dissipée. Ne sachant toujours pas d'où cela pouvait provenir, je leva la tête et découvris un être minuscule. J'avais toujours voulu voir des êtres non humain revenir à leurs première nature.

Les fées me fascinait, et celle-ci dégageait une aura déjà rencontrée. Après avoir rapidement examinée la fée, je reconnu Sayuri. Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Ça n'étais pas un endroit pour elle et qu'elle me voie comme ça, au bord du gouffre, n'étais sûrement pas une bonne idée. J'aurais dut ressentir un réchauffement au cœur de la voir ici, avec moi, avec ses yeux si doux qu'à côté le coton passe pour du barbelé. J'aurais dut ressentir un picotement dans la nuque, un frisson d'espoir, un sentiment agréable et chaleureux. J'aurais dut... Ça n'est pas ce qu'il c'est passé. Le lien avait transformé des choses chez moi, mes réactions vis-à-vis des autres, en particulier avec Sayuri. A chaque fois qu'une fille était trop proche de moi, le lien réduisait à néant tout espoir de voir se créer une aventure ou une belle histoire. Les jeunes filles humaines perdaient subitement la mémoire et nos chemins continuait comme si ils ne s'étaient jamais rencontrés. Avec les créatures fantastiques cela devait être différent. C'était la pire torture que j'avais subit jusqu'ici. Et je savais qu'elle ne s'arrêtait pas là.

Mes yeux devinrent rouge, la haine que j'encaissais était prête à sortir. Je ne voulais pas la déverser sur la jeune fée. Je la regarda sans ciller, mon regard remplit de haine la surprise. Non je ne voulais pas ... Je devait m'arrêter, ça n'était pas moi, je ne me reconnaissait pas dans ce visage haineux. Les mots fusèrent tels des flèches empoisonné :


Oh que si j'avais besoin d'elle... J'avais envie de sentir son cœur battre à l'unisson avec le mien. Envie de la prendre dans mes bras délicatement pour ne pas qu'elle se brise. Envie de tout oublier en me noyant dans ses paroles.


Non c'était faux. Je l'aimais, je la désirais. Je ne voulais pas qu'elle parte. Mes yeux retrouvèrent leur couleur originel quelques instant. Les paroles de mon cœur se bousculèrent. Je ne trouva aucun mot cohérent à dire. Je sentais l'autre force mentale revenir


C'était tout ce que j'avais pu souffler. Je haletais, mon cœur allais exploser comme ma tête. Mes yeux virèrent au rouge à nouveau. Elle devait m'aider avant que cette personnalité factice ne contrôle tout mon esprit. Je ne savais pas comment elle pouvait m'aider mais je priais de tout mon être pour qu'elle le fasse.

Manifestement, on avait dû lui jeter un sort, ou quelque chose du genre.

Elle restait lucide. Puisqu'il se contredisait, de toute façon, elle ne prit au sérieux aucune de ses paroles et ne se fie qu'à ce qu'elle vit, c'est-à-dire, son indéniable douleur.

Elle avait peut-être eu tort de lui venir en aide, mais ça lui été égal. Pour elle, et non pour lui, elle ne voulait pas rester là à rien faire. Sa conscience l'en empêchait. Surtout vu les pouvoirs déments qu'elle avait. Obtenir tout de suite ce que l'on désirait.

Et grâce à ça, elle parvint à libérer Mitsumichi de sa souffrance. Pas à les sortir de cet endroit bizarre, mais c'était déjà bien.

Qu'on ne s'étonne pas si elle finit par se considérer comme une déesse.

"Faut savoir ce que tu veux. Enfin, prétendre m'aimer après à peine quelques heures...Reprend tes esprits, et là reviens me voir, en attendant n'oublie pas de me remercier !"

Elle soupira doucement, pour finir :

"Blaireau..."

Elle s'assit sur son épaule et se demanda le sens de toute cette mascarade. Surtout, aussi, comment ils allaient se sortir d'ici.

Elle avait gardé une sérénité étonnante. Ses réactions étaient admirables. Elle avait sûrement raison. Je n'étais qu'un blaireau, sous-mis à un pacte suicidaire. Un blaireau qui, après avoir rencontré une jolie fille quelques heures plutôt, la considérait comme sa raison de vivre. Oui, j'étais un blaireau.

Le squatteur de mon âme sembla se calmer. Le lien finirait peut-être par céder si Sayuri continuait, mal-grès mes réactions, à rester à mes côtés. Ce soutien me redonna une énergie nouvelle. Une force et une chaleur apaisante. J'étais près à tout pour détruire le lien. Il fallait à tout pris que j'explique à la jeune fée. Je ne savais pas par où commencer. Je la serra contre moi.
J'inspirai à fond et commença d'une voix grave.

Je ferma les yeux, et je put sentir l'attention de Sayuri.

Une larme roula le long de ma joue gauche. Je n'avais jamais raconter mon passé à qui que ce soit. Après avoir essuyer cette larme du revers de la main, je repris.

Mon récit n'étais pas clair sur certains point mais j'espérais que cela suffirait. Avoir tout raconté m'ôta un poids de la conscience. Sayuri ne s'imaginait pas quel courage j'avais dut rassemblé pour tout raconter. Elle ne s'imaginait aussi sans doute pas le bien que cela me faisait.

(hors rp : nianiania je peux pas t'enlacer alors que je mesure 10 cm x)

Elle ne sut pas trop quoi répondre. Elle faillit dire que dans ce cas, il suffisait de tuer le lien, et se rendit compte de l'ignominie de ce propos. Mais il s'était engagé, et devait maintenant en assumer les conséquences.
Pour l'instant, tout ce qu'elle pouvait faire, c'était le soutenir et rester à ses côtés. Même si elle ne savait pas trop pourquoi elle se sentait si concernée...Elle ferait mieux de laisser cet imbécile dans la galère où il s'était fourré..C'était sa faute, après tout, autant ne pas s'en mêler...
Malheureusement, elle ne parvenait à s'en convaincre. Le fait est qu'elle était concernée, étant donné qu'il avait pris le risque de tout lui révéler. Chose qu'elle lui reprochait quelque peu...Même si le sauver l'aurait rendu heureuse...

Elle espérait que sa présence l'apaisait au moins un peu. Qu'il ne se sente plus si seul.

Brusquement, l'atmosphère changea, la gravité se troubla. Tout semblait tomber en lambeaux, même si, techniquement, le lieu où ils se trouvaient n'était visiblement pas tout à fait réelle. Enfin, de ce qu'elle avait compris.

Cet espèce de "lien" s'était sans doute vexé.

Sayuri retrouva sa taille normale. (Et par chance, elle pu garder ses vêtements de pullip qui eux aussi avaient grandit avec elle !)

(hors rp : Ah ouais, Zut ! J'avais négligé ce détail u__u)


Je marquas une pose, baissa la tête. Et brusquement la releva pour regarder la jeune fille droit dans les yeux. La détermination et l'assurance naissaient en moi.

Le jardin, point de départ.

Elle atterrit brutalement sur le sol, venue de nulle part. Douloureux.

En ouvrant les yeux, elle découvrit qu'elle était revenue à la villa Breezmoon. Elle commençait à se dire qu'elle avait sans doute rêvé sa transformation, le calvaire de Mitsumichi, leurs déclarations mutuelles...Tout de même, elle rougit. Qu'est ce qui lui avait pris de rêver de ça.

Mais elle constata qu'elle portait toujours sa robe blanche, qu'une rose blanche remplaçait toujours son oeil gauche, et que ses cheveux étaient toujours blancs, même si sa taille était redevenue normale.

Aussi, près d'elle se trouvait Mitsu. Elle se leva prestement et détourna les yeux, intimidée, puis murmura :

La question avait beau paraitre idiote, il lui semblait nécessaire de s'assurer de la réponse.

Quand même, elle n'avait aucune envie de rentrer chez elle. Elle désirait prolonger cet instant en compagnie de cet homme.

L'atterrissage fût brutal, mais j'avais réussi à nous sortir de ce cauchemar infernal. Le soleil pointait déjà à l'horizon et les oiseaux emplissaient l'air de leurs chants. La vie ne c'était pas arrêtée pendant notre périple insoutenable. Un soupçon de panique frôla mon esprit,

"Sayu ? Est-ce que je l'ai lâchée ou est-t-elle ici ?"

La réponse ne se fit pas attendre, Sayuri s'était levée. Son teint et ses cheveux reflétaient la lumière de l'aube. Dans sa robe blanche, elle ressemblait à une poupée en porcelaine, de celle que l'on ose pas toucher de peur de les briser.

{C'était réel ? Tu as vécu la même chose que moi ?}

La question me parut bizarre. C'est vrai que cela ressemblais à un rêve, même si j'étais sûr de la réalité. La jeune femme devait en être troublé, et je pouvait le comprendre.

{Oui, malheureusement c'était réel.}

Je me leva à mon tour, la regarda dans les yeux et sans attendre je la pris tendrement dans mes bras.

{Je suis tellement désolé de t'avoir fait vivre ça et en même temps je suis tellement heureux que tu sois parvenue jusqu'à moi, car sans toi j'ignore si j'aurais eu la force de revenir à lavie. Sayu...}

Je ferma les yeux tout en appuyant ma tête sur la sienne et en caressant ses long cheveux blanc. Elle ne pourrait sans doute jamais s'imaginer à quel point sa présence me redonnait vie et espoir, envie et courage, force et pouvoir. Elle ne pourrait sans doute jamais comprendre l'appesantisse et la joie qu'elle me procurait. Mais j'osais espérer qu'elle resterait avec moi tout le long de ma vie. C'était égoïste et je n'étais, comme elle le disais si bien, qu'un Blaireau. Oui un blaireau égoïste, froid, maladroit et faible. Mais malgré tout mes défaut qui me forgeaient, je l'aimais. Plus que tout au monde je l'aimais. Je ne venait que de m'en apercevoir mais au fond dans mon inconscient je le savais déjà. Le moment était si doux et paisible qu'égoïstement je voulais qu'il dure éperdument.

Ses caresses la faisaient frissonner, rougir, perdre la tête. Sayuri se dégagea de son étreinte pour le regarder yeux dans les yeux. Elle avait une folle envie de l'embrasser quand elle faisait ça.

Elle s'attendait à ce qu'il accepte. Après tout, il semblait désespéré, perdu et impuissant. Elle avait la prétentieuse impression qu'il dépendait d'elle. Elle ajouta, avec un enthousiasme qui semblait quelque peu faux :

Elle saisit la main de Mitsumichi et le trainait déjà hors de la villa en se demandant comment diable pourrait-elle bien retrouver son apparence normale. Enfin, elle demanderait à sa mère. l'essentiel était de faire en sorte que le magicien bizarre retrouve le sourire et tombe fou amoureux d'elle, si ce n'était pas déjà fait, même si elle sentait qu'elle s'y prenait vraiment mal. Avec lui, elle avait du mal à réfléchir avec lucidité