Le campement d'Hikari

Le cheval à la robe ocre galopa à grande vitesse sur le chemin terreux de la forêt, comme si il voulait échapper à un prédateur. Mais c'était seulement sous l'ordre de sa cavalière qu'il prit une si violente rapidité. Elle était bouleversée. Tant de rencontres en si peut de temps, et de créatures peut familières qui plus est. La Nishibi força sa monture à donner toute sa puissance dans ses pas. Faisant voler ses longues tresses et ses quelques mèches rebelles, le vent caressant son visage, la vitesse floutant sa vision. Seul ce qui se trouvait droit devant elle lui était clair, le chemin et seulement le chemin. Les arbres qui l'entourait était indécis à son regard, mais elle n'y portait guère attention, elle était purement concentrée sur son chemin. La jeune femme était en suspension sur les étriers, les genoux fléchis, le buste en avant, cherchant à couper le vent. Elle se sentait libre. La liberté est un sentiment dont elle ne pouvait se passer. C'est ainsi qu'elle oublie tout ses chagrins.

Après un virage serré menant à droite, se trouvait le tronc d'un arbre abattu, caché par les autres arbres. Surprise par l'obstacle qui se dressa soudainement devant elle, Hikari fit ralentir légèrement son cheval afin qu'il puisse calculer l'abord. L'équidé n'eut pas de mal à franchir cette obstruction. Lui et sa cavalière ressentait un tel plaisir sur cette chevauche, aussi bien par leur complicité que par l'adrénaline. Malgré l'obscurité de la nuit, ou seul la pleine lune éclairait leur traversée, le duo était confiant. Hikari voit bien la nuit au fait qu'elle possède des gènes du chat, Yume en était conscient, il lui faisait confiance, et elle aussi.

Après une magnifique course, ils arrivèrent dans un pas tranquille à leur camp. Hikari descendit du dos de Yume et lui enleva la selle, puis le filet, laissant l'animal reprendre son souffle. Elle les déposa sur le porte-selle de bonne fortune qu'elle avait fabriqué à partir de gros bâtons de bois et de ficelle. Puis emmena son cheval à la rivière pour se désaltérer. Elle était prêt du campement, à seulement 2 minutes de marche, on pouvait y entendre le bruit de l'eau. Le cheval et la jeune femme burent à leur soif, puis elle remplit sa gourde pour la nuit avant de repartir sur son camp, laissant Yume brouter tranquillement l'herbe qui se trouvait au bord de la rivière. Le feu qui permettait de repousser les insectes et d'éclairer les lieux, était peut vif. Elle y déposa quelques brindilles afin que la buche reste embrasée toute la nuit.

La jeune femme bailla, elle commençait à fatiguer. Elle grimpa alors sur l'échelle afin de monter sur la plate-forme dans un arbre qu'elle avait fabriquer à l'aide de gros rondin de bois et de corde , sur deux branches de deux arbres qui étaient parallèles. Dessus s'y trouvait un hamac avec une couverture et un oreiller en guise de couchage et à proximité un petit meuble en bois où elle y déposa sa gourde. Elle enleva son hakama et son dos nu, ne restant vêtue que de sa culotte. Puis se glissa dans le hamac, sous la couette, plaçant l'oreiller sous sa tête. Son regard était plongé dans le ciel étoilé, où aucun nuage ni feuillage ne gâchait la vue. La Nishibi se détendait, se laissant bercer par le ruissellement de la rivière, observant chaque constellations, guettant la moindre étoile filante. Elle passa plusieurs minutes à observer, jusqu'à ce qu'une fasse enfin son apparition! Il fallait faire un vœux. Mais lequel? La femme-chat ressentait un grand vide dans son cœur, mais en ignorait la cause. Que lui fallait t-il pour être une femme comblée? Elle avait un ami, Yume, ainsi que sa liberté, mais il est vrai que ses blessures sont toujours ouvertes, et que quelque chose manquait pour qu'elles se referment entièrement, le temps qui passe ne suffit pas toujours. Elle se contenta alors de souhaiter que cette chose vienne à elle, que tout change. Elle ferma les yeux, cherchant le repos. Après quelques minutes, la jeune femme sombra dans un sommeil profond.

[Le lendemain]

Après une bonne nuit de sommeil, Hikari était énergique, elle s'habilla rapidement, prit sa gourde avec elle, et descendit de l'arbre en sautant de branche en branche, avant d'atterrir sur le sol. Elle prit le savon et sa serviette et se dirigea vers la rivière, où Yume était toujours là, elle souhaita le bonjour à son compagnon en lui caressant la tête.

" Salut toi! "

Elle lui donna une friandise et se rapprocha du cours d'eau avant d'y plonger sa main. L'eau était bien froide! Elle enleva ses vêtements et prit la serviette avant de les plonger dans l'eau, puis de les étendre sur l'herbe pour frotter avec le savon afin de les nettoyer. Une fois savonnés et débarrassés de la crasse, elle les rinça puis les essora avant de les faire sécher sur une branche d'arbre, le temps était ensoleillé et une légère brise souffle le long de la rivière, c'était l'idéal pour les faire sécher rapidement. Elle prit sa gourde qu'elle remplit d'eau pour se la verser sur le corps, afin de s'humidifier la peau pour la savonner correctement.

* Brrrr! C'est froid! *

La jeune femme tremblota légèrement, la chair de poule sur toute sa peau. Elle savonna son corps à l'aide de ses mains, puis ses cheveux. Enfin, elle entra délicatement dans l'eau de la rivière, avec difficulté tellement elle était froide. Puis se rinça en se plongeant entièrement enlevant les restes de savon qui se trouvaient sur sa peau et ses cheveux en frottant avec ses mains. A force, elle ne ressentait plus le froid, elle décida de se placer dans un courant, afin de se faire masser par le torrent en attendant que ses vêtements sèchent. Elle s'assoit entre deux rocher, rendant le courant plus puissant et donc plus efficace pour détendre les muscles! Elle souffla un grand coup, et profita de ce moment de détente pour chasser tout ses tracas.

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En se levant, ce matin, Izo prit une douche, bien chaude. Pour se réveiller, c'était loin d'être l'idéal. En effet, la température élevée de l'eau n'avait que pour réaction de l'endormir un peu plus qu'il ne l'était déjà. Il prenait son temps, ne se lavant pas de suite. Il profitait tout simplement du jet d'eau qui venait s'échouer sur son corps nu. La tête légèrement basculée en arrière, le dos bien droit, l'eau venant fracasser son torse en d'infimes caresses chaudes, il pensait. Il pensait à ce qui s'était passé durant les deux derniers jours. Il avait d'abord rencontré cette femme, Keira, qui lui semblait tellement familière. Pour le coup, il avait eu bien raison, puisqu'elle était une Démone. Par la suite, il découvrit qu'elle était en fait une Ange qui avait renié sa nature pour devenir ce qu'elle était. Mais ça, il ne l'avait découvert que plus tard. Avant ça, il avait un peu but et s'étaient embrassés, caressés, enlacés, pour finalement faire l'amour.

Il fallait dire que les choses étaient allées très vite, tellement qu'il ne connaissait pas vraiment cette femme. Il était alors bien évident qu'il se posait des questions. Allait-il la revoir, avec cette promesse qu'elle lui avait fait? Mais par la suite, serait-ce pareil? Pour l'instant, c'était tout simplement une histoire d'un soir qui pouvait éventuellement amener à autre chose. Une fois bien douché, bien lavé, l'Hérétique sorti de la salle de bain, simplement vêtu d'une serviette, et se plaça devant son armoire: qu'allait-il porté aujourd'hui? Il n'avait peut-être pas beaucoup de biens personnels, mais il avait néamoins beaucoup de vêtements. Il fixa ses vestes, ses pantalons, pendant au moins deux minutes, avant de prendre un pantalon beige, une chemise noire et unie, le manteau long qui allait avec le pantalon, des chaussures de villes noires et des chaussettes noires, ainsi qu'un boxer violet. Tranquillement, il s'habilla, mais ne prit pas la peine d'aller se coiffer, avant de sortir. Il avait une idée en tête et se coiffer était vraiment inutile, pour le coup.

Dans un premier temps, Izo marcha dans les rues de la ville, se dirigeant vers la forêt, pour finalement tourner le coin d'une ruelle, large et déserte. Il se stoppa net et inspira profondemment, avant de fermer les yeux. Puis, de son dos jaillirent deux ailes majestueuses. Les ailes possédaient deux couleurs bien distinctes: du blanc et du noir, une aile sur deux possédant l'une des couleurs. Il n'avait jamais compris pourquoi elles étaient comme ça, mais il trouvait cela plutôt beau, au fond. Alors, il commença à courir en avant, battant des ailes, et finit par s'envoler, criant presque dans son envol. Il aimait bien voler: il avait l'impression d'être libre et de ne plus appartenir à aucun monde. Il se trouvait entre le paradis et l'enfer, alors que le sol était beaucoup trop près des bas-fonds.

Le Sang-Mêlé survola alors la forêt, admirant cet étendu d'arbres qui s'offrait à lui. Puis, il finit par voir la rivière. Il eut alors l'idée de s'en approcher, tout en volant. Il pourrait ainsi sentir la fraicheur de l'eau, sans pour autant la toucher. Son manteau battait au vent, avec la vitesse de son vol, mais aussi avec le vent qui soufflait légèrement. Il finit par être à quelques centimètres de la surface de l'eau. Il gardait une distance à peu près stable entre lui et le cour d'eau. La tête basculée en arrière, Izo regardait devant lui, voyant défiler les arbres sur les côtés. Puis, il aperçut quelque chose au loin, sur un côté: un cheval? Il s'approcha alors à pleine vitesse et après avoir confirmé qu'il s'agissait bien d'un cheval, il regarda devant lui. Son regard se baissa doucement: il y avait autre chose. Alors, le temps sembla se ralentir, suspendant légèrement le cour des choses. La tête droite par rapport à son corps, il vit une femme, dans le sens opposé au sien. Il la regarda dans les yeux, restant un peu bouche-bée. Une seconde semblait durer une année, à ce rythme là. Il scruta rapidement les traits de la jeune femme, pour finalement suivre son élan et voir... des seins... un ventre... une... partie intime... des jambes... des pieds...

Il n'y avait pas à dire, l'Hérétique fut plus que perturbé, déboussolé par cette vision quelque peu inattendue, tellement que son aile droite se baissa légèrement et toucha la surface de l'eau. La friction entre son aile et la rivière l'entraina alors dans une dégringolade, emporté par sa vitesse. Il commença alors à rouler, se protégeant avec ses ailes. Bien rapidement, il perdit de la vitesse et dans son dernier impact avec l'eau, il fut propulsé sur la terre ferme. Le choc fut assez violent, d'autant plus qu'il avait été fouetté à maintes reprises par la surface de l'eau. Il sentait de vives douleurs sur une grande partie de son corps. C'était la première fois depuis bien longtemps qu'il se "crashait" de la sorte. Il avait fier allure, le Izo. La tête bien posée contre le sol, il resta là, attendant que quelque chose se produise. En fait, il n'avait pas vraiment la force de se lever...

Détendue, Hikari ferma les yeux. Elle se concentrait uniquement sur le sentiment de bien être que lui apportait le courant de l'eau. Écoutant attentivement le doux bruit d'écoulement, jusqu'à ce qu'un drôle de bruit s'y ajoute. On aurait dit celui de battement d'ailes, mais c'était étrange car les oiseaux ne sont pas aussi bruyants. Elle ouvra ses yeux et aperçu une drôle de silhouette s'approcher d'elle à grande vitesse. Malgré la distance, Hikari voyait clairement, c'était un homme ailé. Un homme ailé?! Et une rencontre surnaturelle de plus, une! La jeune femme était pas mal surprise par ce qu'elle voyait, et commençait à avoir les idées brouillées. Jusqu'à ce que cet inconnu qui semblait lui aussi perturbé perdit le contrôle de son vol et se crasha violemment dans l'eau puis sur la terre ferme. Hikari suivit du regard le long crash du jeune homme puis resta immobile, sous le choc. C'est pas tout les jours qu'on voit une chose pareille... Se rendant compte qu'il ne bougeait pas, elle sortit de l'eau en bondissant et se plaça à côté de lui, accroupie, les jambes collées à sa poitrine. Elle saisit une des épaules de l'inconnu afin de le secouer légèrement pour lui faire reprendre ses esprits, puis plaça sa main sur la partie du visage qui était posée sur la terre afin de le redresser. La jeune femme y aperçu quelques légères balafres, causé par le frottement contre le sol. Elle lui demanda d'une voix abasourdie :

" Est... Est ce que ça va? "

Elle fixa ses yeux dorés faiblement attristé dans ceux du sang mêlé, afin de déterminer si il avait vraiment les idées en place ou pas.

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En réalité, la situation ne pouvait pas être pire. Pourtant, la journée s'était annoncée prometteuse. Certes, il s'était levé tout endormi, mais cette balade dans les airs lui avait redonné un peu de vie, malgré le sentiment profond de mélancolie et de détresse qui le possédait. C'était les seuls moments où il se sentait vraiment vivant, presque... humain, malgré le fait qu'il volait avec des ailes loin d'être humaines. Mais là, il était loin d'éprouver une sensation de bien-être. Au contraire, il avait été violament secoué et avait les idées complètement vagues et floues. Il n'arrivait pas à penser clairement et de manière correcte. La seule chose dont il était sûr et certain, à l'heure qu'il est, c'est qu'il avait mal, très mal. Sans être du genre peu résistant, il fallait tout de même avouer que le choc avait été assez brutal et que du coup, l'attérissage forcé sur la terre ferme n'avait pas été très tendre non plus.

L'Hérétique était tellement sous le choc qu'il n'arrivait même plus à se souvenir pourquoi il avait été destabilisé. Un insecte qui était venu le heurté en plein vol? Un obstacle qui se dirigeait vers lui? Il n'en avait aucun souvenir. Tout ce dont il se souvenait, c'était de s'être "crashé" comme un amateur et qu'il avait mal. Il gisait là, sur le sol, comme un animal mort. Soudainement, il sentit une présence, mais aussi des secousses. Ce n'était pas un tremblement de terre... C'était des secousses différentes, provoquées par une personne, semblait-il. Il y avait quelqu'un avec lui? Il ne s'en souvenait pas. Le Sang-Mêlé sentit quelque chose sur son visage: un contact. Un contact doux, chaud et réconfortant. Une paume de main? Qui sait... Il ouvrit les yeux et vit alors un visage, féminin semblait-il. Elle avait des traits plutôt fins, mais qui n'enlevaient rien à sa beauté. La jeune femme semblait avoir des yeux dorés, contrastant à la perfection avec la couleur très foncée de ses cheveux. Elle lui parlait, lui demandait s'il allait bien. La seule réponse audible qu'il réussit à faire était une divagation de son esprit...

"Un Ange vient me sauver? Si ce n'est pas le cas, alors il s'agit là d'un visage dont la beauté dépasse celle de ces êtres venus des cieux, à n'en point douter."

Certes, Izo divaguait, mais de la sorte, il disait ce qu'il pensait, au niveau le plus strict. Il n'y avait aucun filtrage de ses paroles: tout sortait à l'état brute. Peu à peu, il reprenait ses esprits. Ses yeux, encore un peu dans les vappes, finirent par dériver vers le bas, et c'est là qu'il aperçut de la peau, de la peau et encore de la peau. Elle était nue? Il haussa le sourcil droit, scrutant un peu plus la vision qui s'offrait à lui. Il ne voyait pas tout, mais elle semblait svelte, bien proportionnée et surtout, jeune et en bonne santé. Voyant bien qu'il revenait à lui, il décida de dire une petite bêtise faite maison...

"Avant de venir à la rescousse d'un inconnu, n'est-il pas convenable de mettre des vêtements? Je ne suis pas contre le naturisme, mais je ne suis pas un voyeur, alors..."

Regardant le jeune homme reprendre conscience petit à petit, Hikari pouvait constaté qu'il était vraiment sonné. Ses yeux limite louvait et n'était pas grand ouvert. Mais les quelques paroles qui servaient de réponse à sa question le confirmait bien. Des paroles qu'elles ne prenait pas vraiment au sérieux, même si quelque part au fond d'elle, elle se sentait touchée. Elle prit un air embarrassé, avant de pousser un petit rire cristallin, amusée par les paroles de ce bel inconnu. Elle pensait que c'était le choc qui lui faisait dire de telles bêtises.

" Dit donc, vous vous êtes cogner la tête bien fort! "

Elle observa le reste du corps couvert par des vêtements trempés, il risquait d'attraper froid. Il fallait mieux qu'il reprenne vite esprit afin qu'elle l'emmène se réchauffer auprès du feu pour éviter qu'il tombe malade. Mais elle fut sortit de ses pensées par une phrase auquel elle ne s'attendait pas, malgré que ce soit évidant. Elle le taquina, retournant le fardeau contre lui.

" Si vous ne serez pas un voyeur, vous aurez même pas remarquer que je suis nue! "

Elle esquissa un sourire avant d'ajouter :

" Et puis, je ne suis pas le genre de personne qui mettrais la vie de quelqu'un en danger rien que pour s'habiller. Je vois quelqu'un s'écraser, je vais pas perdre le temps d'aller chercher mes vêtements et de les mettre, je part tout de suite l'aider. Je vous rappel que j'étais tranquillement en train de prendre mon bain avant que vous ne tombez du ciel! "

Même si la jeune femme est du genre méfiante et renfermée avec les autres, elle n'est pas suffisamment mauvaise pour laisser quelqu'un dans une mauvaise situation. Elle ne bougea pas, laissant sa main sur le visage du garçon afin qu'il n'est pas à porter le poids lourd de sa tête. Elle, sortait de l'eau glacé et se tiens complétement nue, mais n'avait pas froid, elle ne connais quasiment plus le confort maintenant, cela faisait des années qu'elles vivaient dans des conditions minimales. Cependant, elle savait que ce ne serait pas de même pour lui, et l'incita à se lever pour arranger ça.

" Vous pouvez vous lever ou pas? Il vaudrais mieux vous séchez avant que vous n'attrapiez froid. "

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Au cours de sa vie, Izo avait fait des tas de rencontres. Au niveau des rencontres avec les femmes, il avait eu droit à de simples bonjours, des conversations un peu plus longues, des accolades, des baisers et parfois, le droit d'avoir un peu de réconfort au travers de ce qu'est le plaisir charnel. Bien entendu, il avait parfois ressenti des émotions fortes pour certaines femmes qu'il avait rencontré, mais le plus souvent, ces rencontres se déroulaient de la même manière. Pour une fois, il avait innové, c'était le cas de le dire. Au lieu de simplement la rencontrer dans un lieu public, dans la rue, dans un café, dans un bar, il venait de faire la rencontre de cette jeune femme, après l'avoir aperçut dans la rivière, puis maintenant, alors qu'elle se tenait devant lui, lui offrant la vue la plus simple de son corps, dénudé et trempé.

Certes, ce n'était pas tous les jours que l'on voyait un homme ailé se "crashé" lamentablement, alors forcément, elle avait été surpris par ce phénomène. Pour tout avouer, l'Hérétique était prêt à dire qu'il était loin de se douter qu'il finirait dans une telle situation. Pourtant, lorsqu'il s'était levé, la journée s'annonçait prometteuse mais là, il était loin d'être à l'aise et dans une situation facile. Il bougeait difficilement, son cerveau ne répondant pas à toutes les requêtes. Cependant, la plupart de ses sens fonctionnaient à la perfection. D'ailleurs, il entendit une remarque bien inutile, ou alors s'agissait-il tout simplement d'une constatation: le choc à la tête avait été fort. Bien sûr, qu'il avait été violent. Il avait vu sa vitesse passer de 30 à 0 km/h en seulement quelques secondes, freiné par la friction de son être contre la surface de l'eau. Le résultat ne pouvait être que désastreux. D'ailleurs, avant d'entendre cette conclusion, il avait entendu un petit rire, dont la raison et la nature lui étaient inconnues.

Le reste des paroles étaient un peu floues aux oreilles du Sang-Mêlé, mais il semblait avoir compris les grandes lignes. Elle le taquinait, cette jeune femme qui était à ses côtés, sur la remarque qu'il avait fait précédemment. Tout en l'écoutant, il essayait de bouger ses doigts, afin de voir si son corps répondait maintenant sur commande. Il semblait que oui, puisque, effectivement, ses doigts bougèrent. Alors, lorsqu'elle lui demanda s'il pouvait se lever, il bougea les bras, essayant de se redresser, ce qu'il fit, non sans mal. Une fois fait, sa tête bascula légèrement vers l'avant. Il passa alors sa main droite sur son visage, la jeune femme au regard doré étant à sa gauche. Constatant qu'il était trempé, il dit...

"Et dire que je venais à peine d'acheter ces vêtements... J'espère qu'ils ne sont pas foutus..."

Il resta figé quelques instants, cherchant encore à voir s'il était pleinement opérationnel ou non. Il essaya de tourner la tête vers la jolie créature nue qui se trouvait à côté de lui. Ses yeux, d'abord bien bas, se relevèrent pour venir fixer son visage, doux et fin. Il esquissa un sourire, malgré la douleur vive qui se faisait ressentir un peu partout sur son corps, et prit de nouveau la parole...

"Trois choses... D'une... Je crois qu'il serait... judicieux d'attendre une minute ou deux avant de me lever. De deux... Le vouvoiement et moi, ça fait 617 et de trois, je suis Izo, enchanté, jolie sirène."

Le jeune homme ne semblait pas décidé à se lever, Hikari ne broncha pas sur la situation, après tout, ce ne sera pas elle qui tombera malade, mais bien lui! Monsieur, apparemment, n'aimait pas le vouvoiement. Seulement Hikari est une jeune fille qui a été élever sévèrement à propos de la politesse, voir même à la soumission. Elle a bien changer et est devenu une femme libre, qui s'impose, mais ne renie jamais la politesse! Du moins avec un étranger... Seulement elle ne s'est familiarisé avec personne et ignore son comportement dans ce genre de situation.

" Jolie sirène " ?! La comparé à une femme poisson... Quelle idée! Hikari est une femme chat, les poissons c'est dans son estomac que ça finit! Mais elle est consciente qu'il ignorait tout ça. Elle lui répondit avec une voix amusée :

" Enchantée Izo! Si tu insiste, je ne te vouvoie plus, mais toi évite de m'appeler ainsi, les sirènes sont des créatures ignobles! Sorties tout droit des fantasmes des hommes... "

Elle le laissa seul un moment, le temps de prendre sa serviette qui se trouvait un peut plus loin et de se sécher. Elle caressa ses vêtements et aperçu qu'ils étaient suffisamment secs. La femme-chat s'habilla tranquillement, prenant son temps afin de laisser Izo retrouver ses esprits. Elle mit sa culotte, son dos nu, puis son hakama. Tenant les bandes arrières à l'aide de ses dents, pendant qu'elle noue ceux de devant, avant de nouer ceux de derrière. Elle enfila en dernier ses mitaines, et repartit voir Izo. Elle siffla afin de faire venir son cheval qui n'attendit pas plus pour se rapprocher.

" Si tu n'arrive pas à marcher, mon ami pourra te porter! "

Le cheval ne semblait pas totalement d'accord, car il était agité, faisait des mouvements de tête vifs. Personne ne pouvait le monter à part Hikari. Il est aussi sauvage et aussi inconciliable que sa cavalière, mais impossible de les séparer, l'un ne va pas sans l'autre. La Nishibi regarda son cheval d'un air gentil et posé.

" Tu peut le faire pour moi! "

Lui dit-elle. Le cheval semblait plus calme d'un seul coup, comme si il avait accepté. Hikari attendit patiemment qu'Izo se lève.

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Izo était loin d'être familier avec les rencontres extraordinaires, alors bien évidemment, ce qu'il avait dit était plutôt dénué de sens, simplement destiné à complimenter la jeune femme. Même si elle souriait, il était clair que le compliment sur les sirènes ne lui avait pas plu. Toujours un peu sonné, le jeune homme se passa sa main droite dans les cheveux, alors trempés, se frottant doucement la tête. Il avait mal au crâne, c'était indéniable. Apparament, il lui faudrait quelques jours pour s'en remettre. Peut-être même serait-il obligé d'aller consulter un médecin pour avoir un anti-douleur, même si, la plupart du temps, ils n'avaient aucun effet sur son organisme. Malgré sa réaction concernant ce surnom improvisé, la jeune femme semblait d'accord pour éviter les formules de politesse inutiles.

Pendant qu'elle alla se rhabiller, cette fille qui ne s'était toujours pas présentée, l'Hérétique essaya de se relever, mais en vain, bien entendu. Il n'avait toujours pas la force dans ses bras, ni dans ses jambes, pour espérer se remettre sur pieds. Le dos légèrement courbé vers l'avant, il réfléchissait, essayant de faire le bilan des dégâts: il avait mal, il avait la tête qui tournait, mais il avait aussi fait la connaissance d'une jeune femme plutôt joli. Prenant le pour et le contre, il s'en était plutôt bien sorti. L'issu de ce "crash" aurait pu être plus fatale encore. Il aurait pu frapper violemment un rocher, lui brisant ainsi la colonne vertébrale, ou encore la nuque.

D'ailleurs, elle finit par revenir, vêtue de vêtements non-conventionnels, et était accompagnée d'un cheval. C'était le cheval qu'il avait vu lorsqu'il était en plein vol, avant d'être lamentablement perturbé par la vision de ce corps nu. Il leva les yeux vers l'animal, qui semblait plutôt agité, en fait. Il se calma cependant très rapidement lorsque la jeune femme lui dit qu'il pourrait le faire pour elle. Il la comprenait? C'était quoi ce délire? Elle parlait aux animaux? Monter à cheval pour se déplacer... Le sang-Mêlé n'utilisait que deux moyens de transports non-mécaniques: ses jambes et ses ailes. Il n'avait rien contre la race des équidés, mais n'aimait pas trop l'idée de monter sur le dos de la bête. Alors, il reposa ses yeux sur cette fille, et dit...

"Attends... Je vais essayer quelque chose..."

Il venait d'avoir une idée. Certes, tout son corps avait pris de sérieux dégats dans sa chute, mais une chose avait fini par disparaître pendant la dégringolage sur l'eau: ses ailes. L'idée n'était pas d'essayer de voler, à proprement dit, mais de léviter légèrement, n'ayant donc pas à marcher. Il ferma les yeux et inspira profondemment, se concentrant au maximum sur ce qu'il voulait faire. L'instant d'après, du dos d'Izo sortirent deux ailes blanches et noires, mais elles sortirent plutôt lentement, au lieu d'apparaître brusquement comme il avait l'habitude de faire. Une fois bien sorties, il les ouvrit en grand, prenant ainsi une sérieuse largeur. Afin d'essayer de se relever, il commença à battre des ailes. Il en souffrait, mais que légèrement. Il pouvait donc tranquillement, mais surement, faire lever son corps sans trop forcer sur ses membres d'humains. Après une bonne trentaine de secondes et de maints battements d'ailes, il se retrouva sur ses pieds, la tête légèrement basculée en avant. L'Hérétique finit par relever les yeux vers elle et dit, sans pour autant faire disparaître ses ailes...

"Ca devrait être bon... Je devrais pouvoir quitter un peu le sol et avancer lentement. L'équitation, ça sera pour une prochaine fois. Au fait... Comment t'appelles-tu, belle inconnue?"

Izo semblait pas très décidé à monter sur le dos de Yume. Il posa un regard sur Hikari avant de lui annoncer qu'il avait une idée. Le sang-mêlé ressortit une nouvelle fois ses ailes, avant de les faire battre doucement afin de se redresser sans utiliser ses jambes. Il semblait apte à marcher et annonça que l'équitation sera pour une autre fois.

" Okay, comme tu veut, de toute façon, mon campement n'est pas loin, t'aura pas à marcher longtemps. "

Mais la jeune femme fut soudainement bloquée par la demande de son prénom d'Izo. Elle avait fuit sa présentation juste avant et espérait que sa dure. Mais apparemment, l'hérétique cherchait à en savoir plus sur Hikari. Elle laissait un grand silence prendre le dessus de la conversation avant de se lancer.

" Je m'appelle Hikari... Hikari N... "

Elle stoppa net au début de son nom de famille. Il fallait mieux éviter de le dire, de toute façon, elle ne fait plus partit de sa famille. Elle resta immobile, un air attristé sur le visage, puis plaça sa serviette autour de son cou avant de prendre le pas en direction de son camp. Elle invita Izo à la suivre.

" Suis moi! "

La Nishibi pénétra dans le bois, prenant un tout petit chemin étreint, où les arbres oppressait tout ceux qui l'empreintait. Son cheval la suivait, et Izo aussi, cherchant à ne pas être trop rapide pour éviter qu'il ne le perde dans cette dense forêt. Après quelques minutes de marche ils arrivèrent au campement d'Hikari, un endroit de la forêt où aucun arbre ne se situe sur un périmètre de 30m². Lui ayant laisser la place pour installer son petit espace. Elle prit la ficelle qu'elle utilise d'habitude pour fabriquer des petits meubles, pour en accrocher un bout entre deux arbres, afin d'en faire une corde à linge. Elle monta sur la plate forme où se trouve sa couchette pour y prendre sa couverture et en redescendit mais en utilisant l'échelle cette fois ci. Elle évita de grimper les arbres et de redescendre à l'aide de sauts et jeux de mains en tout genre comme elle fait d'habitude, pour éviter de laisser des soupçons à Izo, elle se comporta comme une humaine normale. Elle lui montra la corde à linge de bonne fortune du doigt et lui dit tout en lui donnant sa serviette et sa couverture :

" Étends tes vêtements dessus afin qu'ils sèchent, essuie toi avec ma serviette et couvre toi avec ça, pendant ce temps là je vais aller chercher du bois pour le feu, afin que tu puisse te réchauffer. "

Elle prit un sac en toile qui contenait ses tsumes, et partit dans les bois. Une fois hors de la vue d'Izo, elle posa ses griffes d'acier sur ses mains et les utilisa pour couper des branches. Elle les utilisait généralement pour exécuter son devoir, qui est de tuer certaines personnes... mais elle ne voulait pas perdre du temps à fouiller les bois à la recherche de bâtons secs. Une dizaine de minutes plus tard, elle revint sur le camp, ses tsumes rangés dans le sac, un gros tas de bois dans les bras. Elle déposa le taillis par terre et mit des branches dans les braises, soufflant dessus afin de les raviver. Le feu brulait maintenant avec des flammes vives. Hikari n'en avait besoin que pour repousser les insectes et pour l'aspect chaleureux, mais pas pour se réchauffer. En effet, la femme chat à la même température interne que l'animal qui la possède, 39°C. On pourrait croire qu'elle est sans arrêt fiévreuse, mais c'est naturel chez elle. Elle n'a quasiment jamais froid en plus de dégager une chaleur agréable. Elle s'assoit sur le tronc d'arbre en fasse du feu et regarda les flammes, attendant qu'Izo est finit de se mettre à l'aise, ou presque.

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Il avait fallut quelques instants de silence avant que la jeune femme, maintenant complètement habillée, ou presque, daigne répondre à sa demande. Peut-être était-elle hésitante à révéler son identité à un parfait inconnu. Bien entendu, cela n'était pas le cas de l'Hérétique, qui lui n'y voyait aucun problème. Après tout, il était un homme qui venait de s'échouer avec ses ailes et qui venait de les rouvrir devant elle. Peut-être était-elle méfiante, même s'il n'avait pas vraiment vu de réactions de surprise chez elle. Pourquoi donc? Ce n'était pas tous les jours que l'on voyait un homme ailé. D'ailleurs, il n'avait pas pensé à les cacher et les avait même ressorties. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui, pour lui montrer ses attributs de Sang-Mêlé?

Puis, elle finit par lui répondre, lui donnant son prénom, et s'arrêta avant de lui donner son nom de famille. Il était certain qu'elle en avait un, pas comme lui, puisqu'elle avait commencé, mais n'avait pas terminé. Hikari... C'était là un prénom fort joli. Il n'eut même pas le temps de la complimenter sur son prénom que la jeune femme, cette Hikari, c'était retournée et marchait en direction du bois, lui demandant de le suivre, ce qu'il fit. Le chemin était loin d'être facilement pratiquable, surtout avec ses ailes. Il n'eut pas vraiment le choix de les rétracter et de se soutenir à l'aide des arbres. Suivant la jeune femme à travers la forêt, ils finirent par arriver dans une clairière isolée, assez vaste, aménagée aussi. Etait-ce vraiment son... habitat? Il la vit préparer quelque chose avec une ficelle: pour étendre son ligne surement. C'est d'ailleurs ce qu'elle lui dit de faire, avant de se retirer avec quelque chose en mains. Pendant ce temps, Izo commençait à se dévêtir, avec un peu de gêne. Même si elle lui avait offert une couverture, il allait se retrouver nu, là-dessous.

Lorsqu'elle revint, il était en train de retirer son pantalon et son boxer, pour se cacher rapidement avec la couverture. Il étendit ses vêtements et alla rejoindre Hikari, près du feu, s'asseyant sur un buche qu'il y avait là. Il la regarda alors, lui montrant son regard habituel: mélancolique, triste, malheureux. Malgré ce regard, il lui sourit doucement, montrant un brin de sympathie. Il décida alors d'engager la conversation, toujours en la regardant, alors qu'il était légèrement penché en avant, prenant appuie sur ses cuisses pour soutenir son corps endolori...

"Alors... Tu vis ici, dans cette forêt? Et puis... Pourquoi tu ne sembles pas surprises de me voir avec des ailes? Tu es... toi aussi une... créature magique? Oui... J'en suis une... Bien que je ne trouve rien de magique à ma nature maudite..."

En parlant de sa nature, de son être, l'Hérétique reposa son regard vers le sol, un peu gêné, presque honteux d'être ce qu'il était. Bien entendu, lorsqu'il était seul, il se sentait libre, surtout lorsqu'il volait, mais si quelqu'un voyait ce qu'il était vraiment, il se sentait mal-à-l'aise. De plus, il n'avait aucune opportunité de nier, puisqu'elle l'avait vu faire à deux reprises. Il cherchait toujours à comprendre pourquoi il avait laisser sortir ses ailes de nouveaux, alors qu'il y avait une inconne avec lui. Peut-être était-il encore sous le choc, ou alors, il se sentait en confiance avec cette Hikari, qui possédait un visage plutôt doux, avec ce regard doré...

Hikari regardait tranquillement les flammes et les cendres s'envoler vers le ciel. Izo la rejoins à ses côtés, elle sentait ses yeux pointer sur elle. Elle tourna alors la tête vers lui, apercevant son regard mélancolique. Il lui posa alors plusieurs questions, où l'une d'entre elles, ne sera pas simple à répondre pour la femme chat. Elle inspira un grand coup avant de prendre la discussion.

" Oui, la forêt entière est ma maison. "

Elle hésitait à répondre à la question sincèrement. Donner son identité et révéler son secret à quelqu'un qu'elle ne connaissait pas? C'était pas dans ses habitudes, mais bizarrement le courant passait bien avec lui. Elle ne l'avais pas envoyer paitre comme elle avait fait avec la majorité des hommes, comment cela se fait-ce? Elle l'ignorait complétement. Peut être était elle amusée par les bêtises de celui ci? Elle décida alors de l'affirmer, mais de ne point préciser ce qu'elle était.

" Et bien... En quelque sorte... Je suis le mélange de deux espèces, l'une étant infâme et l'autre plus majestueuse... "

L'homme était la créature infâme, le chat et la panthère étant la créature majestueuse. Elle n'aimait pas les humains, mais se considère pourtant plus humaine que féline. La jeune femme se trouve rarement sous son aspect de chat et encore moins de panthère. Elle assumait ce qu'elle était, l'espèce se croyant supérieur, qui défie les lois de la nature et qui la détruit, qui détruit son propre espace et ses propres confrères... l'homme! Elle laissait quelques indices à Izo, mais n'en disais pas assez pour qu'il trouve ce qu'elle est vraiment. Elle était curieuse de savoir ce que lui pouvait bien être, mais elle ne le demanda pas. De peur que la question se retourne contre elle, elle ne voulait y répondre. Elle était plutôt mal à l'aise par cette situation, le fait d'avoir mis à découvert une partie de sa personne.

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Bien camouflé dans la grande couverture que lui avait donné Hikari, Izo l'écoutait attentivement. A sa première question un peu stupide et dont la réponse était plus qu'évident, la jeune femme confirma qu'effectivement, il s'agissait bien de l'endroit où elle vivait. En fait, elle alla plus loin, en disant que la forêt entière était sa maison, ce qui surpris quelque peu le jeune homme. Une femme de la forêt? Dans sa tête, les filles qui vivaient dans le forêt étaient des personnes qui vivaient au naturel et donc, qui étaient toutes naturelles, à tous les niveaux. Lorsqu'il l'avait vu nue, l'Hérétique avait bien remarqué qu'elle prenait soin d'elle et de son corps, svelte et agréable à l'oeil.

C'était bien la première fois qu'il avait l'occasion de voir le corps d'une femme sans la connaître et sans s'être retrouvé dans des circonstances propices à cela. En quelque sorte, il avait violé son intimité. Mais en quelque part, elle se trouvait en pleine nature, alors l'intimité, c'était quelque chose de très relatif. A sa deuxième question, Hikari resta très vague, parlant d'être une espèce d'hybride entre des espèces, l'une moins bien que l'autre, de toute apparence. Dans sa voix, on sentait qu'elle n'appréciait pas une partie d'elle. Ils se ressemblaient en ce point, donc. Non... En réalité, le fait d'être le "Sang-Mêlé" répugnait le jeune homme, qui n'haïssait ses deux natures conjointes, opposées l'une à l'autre. C'était trop souvent un casse-tête, car il vivait avec la certitude qu'un jour, il devrait faire face à un combat, une lutte acharnée entre ses deux natures et qu'il en serait forcément torturé, autant physiquement que mentalement. C'était déjà très dur à vivre comme ça, alors cette guerre des natures serait surement pire encore.

Izo considéra longuement la jeune femme de la forêt, sans pour autant que son regard soit trop insistant et perçant. Il ne voulait pas donner l'impression qu'il la dévisageait, ou tout simplement qu'il la déshabillait du regard. Il n'avait pas besoin de le faire, il l'avait déjà vu toute nue alors... Puis, il regarda le feu, avant de se demander s'il devait lui dire ce qu'il était. Peut-être pouvait-il faire comme elle: rester évasif et peu clair. C'est finalement ce qu'il décida de faire. Il prit une grande inspiration, avant de soupirer et de commencer...

"Je suis... moi aussi un... mélange. En moi résident deux natures, l'une à l'opposée de l'autre. L'une est l'incarnation du bien, au niveau théorique, et l'autre celle du mal. Mais pourtant, malgré ça, j'ai bien l'impression d'être une abomination, un monstre, seul au Monde, rejeté par deux communautés auxquelles je fais pourtant parti..."

L'Hérétique soupira de nouveau, son regard se perdant dans les flammes de ce feu de bois. Il repensait à tout ça, à ce qu'il était, les informations qu'il avait recueillit et cette histoire complètement folle d'Anges et de Démons. Bien entendu, il en était souvent à se demander pourquoi il avait fallu que ça tombe sur lui. Il aurait tellement aimé pouvoir vivre comme n'importe lequel des humains. Evidemment, la vie humaine était que bien trop souvent dénuée de sens, mais à côté, la sienne, d'existence, était loin d'avoir un sens. Si elle en avait un, alors il ne l'avait pas encore trouvé.

Puis, il reposa son regard sur Hikari, cette personne qu'il avait qualifié de bien des noms, certains plus gratifiants que d'autres. Il était vrai qu'il avait tendance à essayer de séduire les femmes, mais là, ce n'était pas le cas. Certes, elle était attirante, mais les mots qu'il lui avait addressés n'avaient pas pour but de la draguer, ou autre. Il sourit alors, se rappelant qu'il y avait quelque chose qu'il n'avait pas fait encore...

"Au fait... J'ai oublié de te remercier pour ton aide. C'est très gentil de ta part de m'aider, alors que j'ai joué les voyeurs, sans vraiment le vouloir. C'est très gentil de m'offrir un peu d'hospitalité. Et... Tu... vis seule, toi aussi? Enfin... Seule avec ton cheval?"

Izo semblait surpris par le fait qu'Hikari vivait dans cette forêt, que celle ci était son territoire. Il est vrai que, les femmes de la forêt ne sont pas nombreuses, et encore moins aussi soignée qu'Hikari. Mais comme on le dit, aucune créature ne se fait autant la toilette qu'une femme, un chat ou une mouche. La Nishibi était à la fois une femme et un chat, forcément, elle ne pouvait que prendre soin d'elle un minimum.

Elle fuyait le regard d'Izo qui la contemplait. Bizarrement, la jeune femme était timide. C'était bien la première fois qu'elle n'avait pas son comportement de femme dominatrice, où rien ni personne ne pouvait lui prendre le dessus. C'était même difficile à vivre pour elle, être mal à l'aise comme ça, elle n'y était pas habituée. Le sang-mêlé expliqua vaguement à son tour sa nature. Lui aussi était un mélange de deux races et était également rejeté par les siens. Hikari n'était pas rejeté par sa race en elle même, mais par sa propre famille, ou du moins, ce qu'il en reste.

" ... Moi aussi... je suis rejetée... "

Le fait que Izo se considérait comme un monstre était à la fois surprenant et attendu par la jeune femme, c'est typique à toute personne rejetée, mais elle n'était pas d'accord avec lui.

" Tu n'as pas à croire que tu es un monstre... J'en ai rencontrer des personnes vraiment horribles, et tu est loin d'avoir le profil de ce genre d'individu! Ce n'est pas parce que nous sommes différents que nous sommes des créatures horribles... Au contraire, je pense que c'est ce qui nous rends unique! "

Izo posa à nouveau son regard sur Hikari, qu'elle fuyait encore une fois. Mais cette fois ci, c'était pour la remercier de son geste. Elle fut surprise par ces remerciements si soudain et combat sa timidité pour le regarder dans les yeux, légèrement embarrassée. Elle esquissa un petit sourire accompagné d'un regard attendrit.

" De rien, ça me fait plaisir. Et t'inquiètes pas pour ton voyeurisme! J'ai bien compris depuis le début que c'était pas intentionnel. "

Elle lui fit un petit clin d'œil. Puis Il lui demanda si elle aussi vivait seule, la Nishibi prit un air légèrement attristé avant de diriger son regard vers son cheval.

" Oui. Yume est tout ce que j'ai, c'est le seul qui veuille de ma présence. "

L'étalon s'approcha de la jeune femme et lui tendit ses naseaux comme pour l'inviter à le caresser, ce qu'elle fit. Elle glissa la paume de sa main le long du visage du cheval en prononçant quelques mots :

" J'ai faillit perdre la vie pour lui, et je ne le regrette pas. "

L'animal fixait attentivement sa cavalière du regard, faisant quelques hochements de tête pour montrer son bonheur. Lui aussi était heureux d'avoir été sauvé par Hikari, ils sont devenu un duo indissociable.

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Apparament, lui et la belle inconnue avaient beaucoup en commun. Semblait-il qu'elle aussi était rejetée, mais à quel niveau, Izo ne pouvait le dire. Hikari semblait être le genre de personne à rester très évasive sur leur propre personne. Bien entendu, cela gênait quelque peu au dialogue, mais si c'était dans sa nature, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. De plus, si elle vivait dans le forêt et qu'elle n'essayait pas de s'intégrer au Monde des humains, c'est surement que leur présence ne lui plaisait pas. Dans ce cas, il était surement clair qu'il en était de même pour la sienne. Tant pis... Après tout, il n'était pas là parce qu'il voulait faire connaissance, mais parce qu'il avait besoin de se réchauffer pour éviter de tomber malade, toujours dans le doute, ne sachant pas si c'était possible. Il avait déjà eu quelques rhumes, mais rien de bien grave.

Lorsqu'elle eut terminé de parler, de lui dire qu'en un sens, ils n'étaient pas des monstres, mais des gens uniques, à part, et qu'elle lui ait confirmé qu'elle vivait seule avec son cheval, il prit la parole à son tour. Malgré ce qu'elle pouvait dire, il fallait qu'il lui dise pourquoi il pensait ça. Peut-être sa nature était-elle pire que la sienne, mais déjà la sienne, il la considérait comme abjecte. C'est donc en regardant le sol, et les mains jointes, qu'il parla, d'une voix troublée...

"Malgré tout, j'ai toujours eu l'impression d'être un monstre. Lorsque je suis devenu assez grand pour voyager, j'ai commencé à rechercher des informations sur ce que je pouvais être. J'ai toujours pensé que mes parents ne m'avaient pas abandonné pour rien. Alors, je pensais être humain, comme les autres. Mais en fait, j'ai finit par trouver certaines informations qui correspondaient avec mon histoire... Je suis l'Hérétique... Le Sang-Mêlé... L'enfant croisé entre un Ange et une Démone, rejeté par les deux communautés par le simple fait de cette nature. Je possède ces deux natures, complètements opposées, en moi et de ce fait, je suis une abomination surnaturelle. Pour sûr, je suis unique... Il n'y en a qu'un avec ces surnoms, donnés par les deux peuples. Pour une fois qu'ils étaient d'accord..."

Puis, il leva la tête vers Hikari, la regardant caresser la tête de son cheval, Yume, semblait-il. Au moins, elle avait quelqu'un sur qui compter, même s'il s'agissait d'un animal. Hormis cette jeune Démone qu'il avait rencontré, Keira, il ne connaissait personne qui voulait de lui. Il avait toujours été seul, malgré les femmes qu'il avait fréquenté autrefois et enviait presque la jeune femme d'avoir un lien si fort avec son cheval. Puis, lui vint l'idée de poser une question...

"Et si tu me racontais cette histoire qui vous unie? Le temps que mes vêtements sèchent, tu as surement le temps de me la raconter trois fois, alors..."

C'était donc ça qu'il était, un être mi ange, mi démon. Hikari n'y connais rien sur ces races là, à vrai dire elle ne s'y est jamais intéressé, car elle pensait que c'était encore des imaginations inventé par les humains. Elle pensait même que sa race était la seule créature magique sur cette terre, jusqu'à ce qu'elle rencontre des gens plutôt spéciaux dans la soirée d'hier. Elle pensait cela car elle, avait vraiment un rôle sur la planète, un devoir, comme tout les gens de sa race. Alors que les vampires, les loups garous et tout le reste que l'on voit dans les films pour adolescents ne sont là que pour faire paniquer les humains. Lorsqu'elle était jeune et allait à l'école, elle entendait souvent parler dans les cours d'histoire, des croyances des hommes, à propos de ces anges et de ces démons. Et ce n'était rien d'autres que des croyances pour elle.

Seulement voilà, Izo en est un. Le fils d'un ange et d'une démone, le mélange des deux races opposés qui se battent entre eux depuis des siècles d'après les livres. Ce qui explique le fait qu'il n'avait sa place nul part, le fait de posséder du sang du camp ennemis ne plaira jamais à l'une des deux races, quoi qu'il advienne. Hikari n'était pas aussi surprise qu'on ne le croyait, sa rencontre avec un magicien, une fée, un léopard garou et un loup garou hier lui a bien ouvert les yeux. Elle fut sortit de ses pensées par la demande d'Izo, il voulait qu'elle lui raconte ce pourquoi ils sont unis, elle et Yume. Elle continua de caresser le cheval tout en racontant l'histoire.

" C'était un après midi, lors de ma chasse quotidienne. C'était loin d'ici, je vis rarement plus de quelques mois au même endroit, mais à l'époque, c'était assez loin. Je devais chasser mon repas du soir et je progressais donc avec mon arc dans la forêt, guettant le moindre gibier. Jusqu'à ce que un mélange de cris, de coups de fouets et de hennissements attire mon attention. J'avais tout de suite compris que c'était un cheval qui était en danger, et je devais lui porter en aide, c'est mon devoir... "

Elle sortit une friandise pour chevaux de l'une de ses poches et la donna à Yume, avant de reprendre l'histoire.

" ... Alors je courut jusqu'à la source du bruit, à travers la forêt, évitant les branches et les racines, avant d'arriver dans une clairière où je vit légèrement au loin un groupe de 3 braconniers détenant un magnifique cheval avec des cordes. Le tirant de toute leur force pour le ramener à la ville la plus proche et en faire ce que bon leur semble. Malgré qu'ils soient 3 à le tirer, il se débattait comme je n'ai jamais vu un cheval le faire, il tirait au renard, faisait des ruades... bref il était incontrôlable. J'étais émerveillée par la beauté de ce cheval, mais je fit vite sortit de cette admiration par un braconnier qui lui mit un coup de fouet sur sa croupe droite, qui l'avait blessé. C'est là que... je ressentit un torrent de rage couler en moi. Bizarrement je n'était plus vraiment moi, je n'avais plus aucune pitié et je n'ai pas hésiter à planter une des flèches de mon arc en plein cœur de cet homme... Puis j'ai courut en direction des deux autres, pour tenter de les neutraliser au corps à corps, ce que j'ai fait. Mais après avoir reçu une balle en plein ventre... "

Elle arrêta de caresser Yume, et se tourna vers Izo, retranchant une partie de son dos nu et baissant légèrement son hakama pour laisser à découvert le côté gauche de sa hanche. Lui montrant la cicatrice que cette blessure lui à causé, où l'on pouvait voir le tatouage d'un cheval tribal galopant sur cette balafre.

" Cette cicatrice et ce tatouage en est la mémoire physique. Je me souviens de quand je l'ai amener à mon camp, bizarrement il se laissait faire, il se débattait pas comme avec les braconniers. Et je l'ai soigner, avant de me soigner moi. Le courant est passer tout de suite entre nous. "

Elle se mit à caresser cette cicatrice, tout doucement.

" Et souvent la nuit... je ressens une douleur. La douleur de cette balle qui pénètre mon corps et qui en ressors, un effet de douleur telle une lourde goutte d'eau s'écrasant dessus. Mais cette douleur je ne la craint pas, je ne la regrette pas. Yume est magnifique. Sa beauté, sa robe rarissime, une telle personnalité et de telles capacités physique. Ce cheval vaut de l'or. C'est pour ça que ces braconniers tenaient tellement à le capturer. Certains paieraient des millions pour ne posséder ne serait ce que son ADN. Mais je ne regrette pas d'avoir faillit mourir pour lui. Je préfère qu'il soit avec moi, plutôt que dans les mains de ses humains qui s'en servirait pour l'argent, tout ça pour qu'il termine en steak quand ils n'auront plus besoin de lui. Et depuis que j'ai sa compagnie, la vie est moins monotone. "

Elle replaça ses vêtements correctement et ajouta après un soupir :

" Même si je sais au plus profond de moi, qu'il me manque quelque chose, pour être heureuse. "

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Assis sur la buche, Izo ressentait la chaleur du feu venir caresser doucement la peau de son visage, encore un peu froid à cause de sa chute précédente. En plus, il trouvait l'endroit "confortable", malgré le manque apparent de confort, à proprement dit. Il se sentait bien en cet endroit: c'était assez étrange d'ailleurs. Lorsque Hikari commença son récit, il la regarda, sans la lâcher du regard. Tout au long de ce qu'elle racontait, il ne quittait son visage des yeux, admirant la lueur dans ses yeux lorsqu'elle parlait de son ami, son camarade, son cheval: Yume, et qu'elle narrait la manière dont elle lui avait sauvé la vie, au détriment de la sienne, ou presque.

C'était presque une histoire tirée d'un film ou d'un roman. Bien que l'Hérétique ne lisait pas beaucoup, c'était l'impression qu'il avait. Pourtant, il croyait bien à son histoire, même si elle semblait en partie surréaliste. Une jeune femme qui entend un cheval, qui court dans sa direction avec l'infime conviction qu'elle doit le sauver, se sentant investi d'une mission, qui tue un homme pour cette dite mission de sauvetage, et qui se prend une balle par la suite, mais qui s'en sort quand même. Aux yeux de beaucoup, ça aurait surement été une histoire à dormir debout, mais le Sang-Mêlé était bien décidé à la croire. Il en fut bien obligé, d'ailleurs, puisqu'elle commença à pousser son vêtement pour lui montrer une cicatrice. Dans un premier temps, Izo rougit, car il pensait qu'elle était en train de se dévêtir, alors qu'il n'en était rien. Sur cette cicatrice se trouvait un tatouage de cheval, qui correspondait à ce qu'elle disait. C'était donc bien vrai, tout ça. C'était assez surprenant.

Cependant, deux choses, ou du moins, trois, firent tiquer le jeune homme. La vie était moins monotone avec la présence du cheval, c'était indéniable, mais le soupir et la phrase qui s'en suivait, c'était assez étrange. De la manière dont elle parlait, on aurait dit qu'elle ressentait un profond manque dans son existence. Ce soupire... Cette phrase... Il avait l'impression de s'entendre lui-même parler. Être heureux... Cela faisait bien longtemps qu'Izo avait arrêter de chercher le bonheur. Il s'y était résigné depuis longtemps. En fait, il avait renoncé à être heureux le jour où il a eu la confirmation de sa nature. Cette nouvelle l'avait effondré et depuis, il nageait dans une mélancolie persistante et récurrente. Ce sentiment se lisait toujours dans ses yeux, en toutes circonstances, qu'importe avec qui il était ou ce qu'il faisait. Alors, il reprit la parole, fixant toujours le regard doré de la jeune femme...

"En chacun de nous, humains, comme autre chose, il manque quelque chose pour que l'on soit heureux. Parfois, même trop souvent, il s'agit plutôt de quelqu'un, plutôt que de quelque chose. Moi-même, j'ai arrêté de chercher depuis bien longtemps, considérant que le bonheur était une utopie surréaliste qui nous fait trop souvent perdre la raison. Je me suis lâssé de cette recherche... Je la reprendrai si un jour je vois une lueur d'espoir. Autrement, je continue de migrer de ville en ville, à la recherche de mon passé, de quelques précisions, des détails que je ne connaitrais pas encore. Je vis comme toi, sans réelles attaches..."

Alors, terminant ainsi ce petit monologue, Izo regarda le feu qui dansait devant lui, magnifique puissance élémentaire de la nature. A son état brute, le feu pouvait faire tant de dégâts, mais l'Homme avait appris à s'en servir pour faire des choses utiles. Au moins, il servait à quelque chose, que ce soit pour le bien, ou pour le mal. Mais lui, en tant qu'être de Sang-Mêlé... Quelle était sa destinée? Il n'en avait aucune idée... Il ne savait même pas si son existence avait un but réel. Il vivait parmis les humains, comme un humain, mais n'en était pas un. Il faisait tout simplement semblait. D'ailleurs, il avait été élevé par une humaine, cette vieille dame qu'il avait alors considéré comme sa mère, ou comme sa grand-mère. C'est grâce à elle s'il était toujours en vie et qu'il avait appris à vivre avec cette race qu'était l'humanité. Serrant ses deux mains l'une contre l'autre, un peu ému, l'Hérétique s'adressa à Hikari...

"Je ne connais pas les raisons qui te poussent à vivre recluse ainsi, dans les forêts que tu traverses, mais je crois que tu devrais peut-être essayer de rencontrer des humains. Lorsque l'on sait comment vivre avec eux, tout en étant différent, on peut arriver à avoir des relations, autant amicales que... qu'amoureuses... Je parle par expérience... Mais mon vécu n'est pas très convaincant car aujourd'hui, je suis seul, à tous les niveaux. Je n'ai ni ami, ni femme, alors il est vrai que je suis loin de conforter mon conseil. Mais peut-être que si tu essaies d'aller voir ce Monde grouillant d'humains, tu pourrais trouver une source de bonheur, matérielle, immatérielle ou encore... vivante. Tu ne trouveras pas ce qui te rendras heureuse en restant ainsi, en hermite..."

Vivre auprès des humains? Hikari l'avais déjà fait, elle avait grandit à leur côté et se prenait pour l'une des leurs avant de connaître sa véritable nature. Seulement, elle est loin d'en garder un très bon souvenir. Les critiques, les préjugés, les moqueries, les coups dans le dos et la corruption. Ces choses revenaient sans cesse avec les hommes, et Hikari en avait reçu à volonté de ces méchancetés. Elle était pourtant comme eux à l'époque, et elle n'était pas la seule à en être victime. Cela veut dire que les humains sont horribles entre eux, ils s'entretuent et s'entredétruisent sans cesse. Et il n'y a pas que sur eux qu'ils font des horreurs, il le font aussi aux animaux, à la végétation, à leur propre planète. Pour Hikari, ces êtres n'ont aucune morale, aucun respect. Ce sont eux les véritables monstres et non les créatures qu'ils inventent tel les vampires ou les démons. Au final, ils ne sont pas si inventés que ça, elle en avait un à côté d'elle. Et il avait l'air plus bienveillant qu'un humain. Heureuse, elle le sera bien plus à l'écart qu'avec eux.

" Je... Je ne peut pas... "

Elle tourna sa tête vers le côté opposé où se trouvait Izo, afin de cacher les expressions de douleur que portait son visage, ainsi que la larme au coin de son œil droit. Tout ces souvenirs douloureux, ces blessures, n'étaient pas partit de l'esprit de la jeune femme. Elle arrive à les oublier temporairement, mais ils font régulièrement surface, ce qui est le cas à cet instant précis. Hikari ne savait plus comment agir, elle ne pouvait plus parler ou Izo devinerais à sa voix que quelque chose ne va pas. Le fait de s'empêcher de pleurer l'étranglais. Elle forçait sur sa gorge pour que les halètements qui accompagnent les larmes ne sortent et fasse comprendre au sang-mêlé qu'elle était mal à l'aise. La situation était plus que désagréable pour la femme-chat, s'étouffer à moitié afin de ne pas montrer son état de faiblesse à un inconnu, ce n'était pas facile à gérer.

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Hikari semblait bien mal-à-l'aise... Pourtant, il n'avait rien dit de bien extraordinaire. Izo lui avait simplement conseillé d'essayer d'aller vivre avec les humains, d'essayer de se fondre dans la masse. Certes, il ne connaissait rien de son passé, mais à ses yeux, c'était loin d'être quelque chose de vraiment difficile. Même s'il n'aimait pas forcément les humains, car en eux, il ne se reconnaissait pas, il savait pertinemment que de vivre seul, reclu de tout le monde, n'était pas non plus la solution la plus adaptée. Elle savait que quelque chose lui manquait, dans la vie, pour qu'elle soit heureuse? Elle ne le trouverait surement pas dans cette forêt, ni même dans aucune forêt. Cependant, elle prétendait ne pas pouvoir... Ou peut-être ne voulait-elle pas?

Le Sang-Mêlé décida alors de changer de sujet. Si elle n'était pas à l'aise avec ce sujet, ce n'était pas la peine d'en rajouter. Que pouvait-il bien dire? De quoi pouvaient-ils bien parler? Qu'est-ce que deux purs inconnus pouvaient se dire dans de telles circonstances? Il ne savait pas trop, pour le coup. C'était bien étrange, parce que normalement, qu'importe la mélancolie, la tristesse qu'il pouvait ressentir, il trouvait toujours quelque chose à dire pour mettre les femmes en confiance. Néanmoins, il sentait qu'elle était différente des autres femmes. Après tout, elle n'était pas totalement humaine, ou peut-être même, ne l'était pas du tout. Izo tourna les yeux vers elle et la regarda, alors qu'elle lui tournait la tête. Peut-être essayait-elle de dissumuler un quelconque sentiment? Elle était bien jolie, pour le coup. Certes, des jolies femmes, il en avait fréquenté quelques unes, comme Keira, pas plus tard qu'il y a quelques jours. Mais elle avait quand même le mérite de l'intéresser. Il était curieux, curieux et avait envie d'apprendre à la connaître. Elle semblait partager certains points de vue avec lui, et semblait partager un ressenti similaire au sien. Lui, il recherchait son identité et elle, elle cherchait son bonheur. Après tout, cette identité qu'il cherchait tant, il la cherchait afin de pouvoir se mettre à la recherche du bonheur, par la suite. Il trouvait totalement idiot de partir à la quête du bonheur sans savoir qui il était réellement.

Les yeux de l'Hérétique se reposèrent sur le feu. Il frissonna un petit coup, ressentant un léger courant d'air qui s'était faufilé à l'intérieur de la couverture, venant effleurer sa peau nue. Alors, il décida de poser une petite question, innocente et sans arrière pensées, à la jeune femme, cette Hikari, qui attisait sans cesse sa curiosité, à chaque fois qu'il la regardait...

"Dis-moi... Que fais-tu de tes journées, dans cette forêt? Je dois dire que je me le demande... Déjà moi, qui vis en ville, je ne cesse de désespérer, trouvant que l'écoulement du temps est trop lent, alors vivre en ce lieu, c'est un vrai mystère pour moi... Tu as... tout ce dont tu as besoin?"

Alors, sans même attendre la réponse d'Hikari, il pensa à quelque chose. Pour le coup, il avait une dette envers elle. Elle venait de lui offrir un brin d'hospitalité et de la chaleur, la chaleur de son feu. Il ne pouvait pas dire qu'elle provoquait en lui une chaleur intérieure, mais sa présence était assez réconfortante, pour le coup. La mélancolie dans ses yeux se lisait toujours, mais un peu moins, car en un sens, il avait l'impression de trouver quelqu'un qui vivait la même chose que lui, à quelques détails près. Alors, Izo tourna la tête vers elle, levant ses yeux pour mieux admirer son visage, et reprit de plus belle...

"Si ce n'est pas le cas... Je pourrais revenir et te donner ce dont tu as besoin, ce qui te manque. J'ai une dette envers toi, alors t'aider me ferait plaisir. Tout ce qui te vient à l'esprit, je peux essayer de te le trouver..."[/b]

Ne serait ce que parler des humains, redonne vie aux mauvais souvenirs d'Hikari, des animosités et des soucis et que ceux là lui ont causé. Forcément, elle ne pouvait pas vraiment en parler, elle se renfermait. Mais après un court silence, Izo changea de sujet, lui demandant ce qu'elle faisait dans cette forêt. Pour elle il y avait plus à faire dans la forêt que dans la ville, rien de mieux que la nature pour s'épanouir. Mais quelques secondes après, il ajouta que si il lui manquait quelque chose, il ferait de son mieux pour le lui apporter. La jeune femme rougit instantanément, personne jusqu'à présent ne lui avait accorder la moindre attention. Elle sécha ses larmes avant de se retourner vers Izo. Elle le regarda avec un air étonné, ayant du mal à croire à tout cela.

" Je... Je passe la majorité du temps à me balader avec Yume, j'explore la moindre parcelle de forêt qui m'est inconnue. Mais aussi... "

Elle avait une mission, un devoir, celui de protéger la nature, voir à tuer certains éléments perturbateur. Mais elle ne pouvait pas vraiment le dire, une femme qui fait de la chasse à l'homme, c'est peut rassurant. Elle décida de le dire, mais pas de manière directe, pouvant même mener Izo à confusion.

" ... Mais aussi je chasse ! "

Elle réfléchit à l'invitation du sang-mêlé, se demandant ce qu'elle pourrait bien lui réclamer. Une idée lui vint soudainement à la tête.

" Mais si tu veut vraiment le savoir, pourquoi ne pas rester ici quelques temps pour le voir de tes propres yeux ? "

Elle souris.

" Je me suis rendu compte en parlant avec toi que la compagnie de quelqu'un pouvait être appréciable, j'aimerais que tu reste. "

Elle le regarda chaleureusement dans les yeux, conservant son sourire. Il est vrai qu'elle appréciait sa compagnie, et souhaitait le connaitre un peut plus.

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Apparament, quelque chose venait de surprendre la jeune femme, car après s'être passé la main sur le visage, pour une raison qui était inconnue à Izo, Hikari s'était retournée vers lui, affichant clairement une surprise. Pourquoi donc? Etait-ce cette question sur les différentes activités à faire en forêt, si elle considérait que c'était assez évident pour que la question ne soit pas posée? Ou alors, était-ce à cause de sa proposition? En soi, ce n'était pas une proposition extraordinaire. ll lui offrait simplement de lui apporter quelque chose, quelque chose dont elle aurait besoin, afin de la remercier de ses attentions à son égard. Bien entendu, il ne l'avait pas formulé comme ça, mais c'était plus qu'évident, en réalité.

D'après les dires de la jeune femme, elle passait le plus clair de son temps à se promener avec son ami, le cheval, Yume, qui avait déconcentré le jeune Hérétique dans son vol. A bien y repenser, il était l'élément déclencheur de cette rencontre, car autrement, il serait resté attentif à sa trajectoire de vol, et ne se serait pas vraiment inquiété de savoir ce qu'un cheval faisait dans le coin. De ce point de vue, c'était loin d'être passionnant, car elle se promenait, tout simplement... Elle se promenait, afin de mieux connaître les étendues boisées qui l'entouraient. Bien entendu, c'était loin d'être quelque chose de passionnant pour le Sang-Mêlé, d'autant plus qu'il n'avait lui-même aucune activité bien passionnante à faire. Il passait la plupart des heures de sa journée à rendre service à différentes personnes afin de récupérer des informations sur ses origines, et autres. Autrement, il n'avait pas grand chose à faire, à part regarder la télévision, ou encore flâner chez lui, à ne rien faire, à se morfondre dans sa mélancolie quotidienne.

Mais finalement, Hikari répondit à la deuxième partie: celle où il était question de lui apporter quelque chose, qu'importe ce dont il pouvait s'agir. Finalement, elle formula une demande à laquelle Izo ne s'attendait pas du tout. En effet, au-delà de lui demander quelque chose d'hors de prix, ou alors d'excessif, elle formula le souhait qu'il reste, trouvant sa compagnie sympathique. Elle-même, elle lui offrait de rester, afin de découvrir ce que l'on pouvait faire dans une forêt. C'était là une proposition bien intéressante, puisque cela permettrait au jeune homme de faire un peu le vide et de prendre des vacances, autant des vacances du Monde des Humains, mais aussi de cette recherche incessante sur son identité profonde.

Pour un fois, Hikari semblait le regarder véritablement dans les yeux, au lieu de chercher à éviter son regard. C'était d'ailleurs bien inattendu, tout comme cette proposition, cette demande forumée avec sérieux. Comment refuser? Il n'y avait aucun moyen. De plus, il n'avait aucunement envie de refuser. Toujours en la regardant, alors qu'elle était plongée dans la mélancole du regard de l'Hérétique, celui-ci lui sourit, pour lui répondre, doucement, avec une voix apaisante et toujours aussi sympathique...

"Voilà une idée bien intéressante, ainsi qu'une proposition halléchante. Je dois dire que je n'ai jamais vraiment profité de quelques jours en pleine nature, toujours à la recherche d'informations. Une pause ne me ferait surement pas de mal, alors c'est avec joie que j'accepte. Bien entendu, je resterai le temps que tu voudras, que ce soit pour écourter mon séjour, ou pour l'allonger. Après tout, la recherche de soi, ça peut attendre."

Alors, ses yeux dérivèrent sur cette clairière qui servait de campement à la jeune femme. Il voyait ses vêtements, un petit plateau surélevé, le feu devant lui, les buches sur lesquelles ils étaient assis. Il avait beau chercher, il ne voyait toujours pas où il pourrait dormir, d'autant plus qu'il n'avait aucun matériel de camping, ni vêtements de rechange. Comme faire? Ce n'était pas évident... Semblait-il qu'Hikari était plus douée en la matière que le Sang-Mêlé, alors il lui demanda, recherchant de nouveau le contact de ses yeux...

"Simplement... Dis-moi, Hikari... Où dormirai-je?"

Avec un sourire au visage, l'hérétique accepta la demande d'Hikari, trouvant la proposition intéressante. Il lui affirma qu'il n'a jamais vraiment passer de temps dans la nature, à cause de sa recherche d'identité permanente. Mais il pense qu'une pause lui ferait lui plus grand bien. La jeune femme était contente, elle savait que les jours qui suivent allait être moins uniformes. Toujours le regard pointé sur Izo, celui ci observa les lieux et semblait être à la recherche de quelque chose. Puis lui posa soudainement une question qui posa problème à la jeune femme. Sa réaction fut un léger sursaut de pétrification. Elle était gênée, car elle n'avait pas penser à ça, qui pourtant est une chose à laquelle il faut réfléchir avant d'inviter quelqu'un. Mais surtout, parce qu'elle ne savait pas quoi répondre. A vrai dire, elle n'a jamais prévu un couchage pour quelqu'un d'autre qu'elle, elle ne s'est jamais imaginer d'avoir un invité.

" Euh... Et bien... "

La femme chat réfléchit. Qu'avait elle à disposition? Rien à part un hamac et une couverture. Elle décida alors de se sacrifier en dormant par terre pour qu'Izo soit à l'aise. Elle était habituée à dormir sur le sol, adossée à un arbre, pendant ses voyage où la nuit devait être courte pour reprendre le chemin au plus tôt.

" Et bien... Je n'ai qu'une seule couverture et les nuits sont un peut frisquet dans les bois. Mon hamac se trouve en haut, je te le laisse, je dormirais en bas sur le sol. "

Elle risquait d'attraper froid pendant cette nuit. Certes elle ne craint pas le froid, hormis si il est extrême, mais lorsqu'elle dort, son corps doit se trouver un minimum au chaud pour pouvoir se régénérer. Le sommeil est très important pour les chats, et donc pour elle aussi. Mais elle assume son invitation. Elle espérait juste ne pas tomber malade, ce serait dommage car elle a de nombreuses choses à faire avec Izo. Et une simple fièvre suffit à la clouer au lit, car sa température est déjà très élevée. Mais c'est ce qui lui pendait au nez, à moins qu'Izo ait une meilleur idée.

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La réaction de la jeune femme ne si fit pas attendre, et il était évident qu'elle avait omis ce détail. Elle lui avait demandé de rester quelques jours avec elle, sans pour autant penser à l'endroit où il pourrait dormir. De plus, il n'avait rien sur lui, à part ses vêtements. Il ne pouvait donc pas se faire une couverture de fortune, avec des lambeaux qu'il aurait déchiré au préalable. Elle semblait un peu décontenancée de ne pas y avoir pensé plus tôt. Alors, elle lui proposa de lui céder son lit et qu'elle allait dormir par terre. Cette idée donna un frisson à l'Hérétique, qui, par cette simple pensée, ressentait le froid du sol et de la nuit l'envahir. C'était impensable... Il devait trouver une idée... Il ne pouvait tout simplement pas la laisser dormir par terre pour lui. Alors, il trouva quelque chose et décida de lui en faire part...

"Non... Je ne veux pas que tu attrapes froid par ma faute... Je pourrais... rentrer chez moi et prendre une couverture ou deux, non? Je pourrais aussi en profiter pour prendre d'autres vêtements, propres et SEC."

En voilà, une idée constructive. Il était vrai que sans autres vêtements, il serait bien vite embêté. Certes, les vêtements qu'il avait chez lui n'étaient pas vraiment adaptés pour la vie en forêt, mais c'était toujours mieux que de garder les mêmes vêtements pendant plusieurs. Cette simple idée le dégoutait, en réalité. Il était très à cheval sur son hygiène et son apparence, même si sa coiffure suggérait le contraire. Avec des couvertures, il pourrait dormir par terre et laisser son hamac à Hikari. Mais avant, il devait lui affirmer qu'il reviendrait. Il avait peur que ça soit une feinte pour partir et ne plus jamais revenir, de peur de la blesser en lui refusant cette demande. Alors, il sourit et reprit...

"Il me suffirait d'une vingtaine de minutes pour y aller et revenir, avec tout ce dont j'ai besoin. Alors, une fois que mes vêtements seront sec, je pourrais aller chercher tout ça, qu'en penses-tu?"

Izo voulait bien qu'elle comprenne qu'il comptait revenir, et qu'il était tout aussi désireux d'apprendre à la connaître qu'elle. Ils partageaient des points en commun, alors il devait tout faire pour voir si elle ressentait le même genre de sentiments que lui: la mélancolie, la tristesse, la solitude. Certes, elle avait son cheval, mais malgré cela, en ressentait-elle? En attendant sa réponse, il se leva, toujours en tenant la couverture qui le couvrait, et alla voir si ses vêtements étaient secs. Arrivé là, il les toucha et vit qu'ils étaient encore bien humides. Il se retourna vers elle et tout en marchant, il s'exclama...

"Ils sont loin d'être secs... Nous avons encore le temps de discuter un peu."

Le Sang-Mêlé revint donc s'asseoir, mais cette fois, au lieu de garder une certaine distance, il vint s'asseoir tout près d'Hikari, la couverture venant la frôler lorsqu'il prit place. Pourquoi si près? Aucune idée... Il en avait envie, c'est tout. Bien entendu, tout ça était fait sans arrières pensées. Peut-être cherchait-il tout simplement une présence, un réconfort, en cette jeune femme solitaire...

Izo était contre l'idée d'Hikari et refusa catégoriquement. Il ne voulait pas qu'elle attrape froid par sa faute. Seulement, comment faire alors? L'hérétique proposa qu'il retourne chez lui chercher des couvertures et des vêtements, afin qu'il puisse se couvrir. Ce n'était pas une si mauvaise idée, tout le monde sera au chaud au moins. Hikari hocha la tête pour montrer qu'elle était d'accord.

" Okay. "

Il se leva du banc de bonne fortune afin de vérifié si ses vêtements étaient secs, ce qui n'était pas le cas d'après lui. Le jeune homme revint s'assoir aux côtés d'Hikari, mais cette fois ci, il était plus près d'elle, voir collé. La jeune femme était légèrement bouleversée par le contact avec Izo. Mais pourquoi? Pourquoi un simple contact la rendait-elle si mal à l'aise? D'habitude avec une personne d'apparence humaine, elle était très froide, très méfiante. Mais c'était différent avec lui, ce sentiment de mal à l'aise, était étrangement agréable. Voulant rester discrète, elle évita toute expression ou réaction, on pouvait seulement apercevoir un sourire sobre sur son visage. Elle essaya de faire vivre la communication, mais pas facile quand on est solitaire! On ne connais pas de véritables sujets de conversations. Curieuse, elle voulait savoir elle aussi comment était sa vie de tout les jours. Après avoir raconter ce qu'elle faisait quotidiennement, elle souhaitait connaître les passes temps d'Izo.

" Et toi sinon, la vie dans la ville, c'est comment? "

La femme-chat ne connaissait pas trop la vie en ville. Elle n'a pas toujours vécu dans la nature, mais a grandit dans un village montagnard, assez éloigné du monde actuel. Avec ses nombreux voyage elle aurait pu découvrir ce que c'était une ville. Mais tout ces gens, tout ces bruits, tout ce béton... tout ces points négatifs dont elle a entendu parler ne l'ont jamais rassurer. A chaque fois qu'une ville se trouvait sur son chemin, elle la contournait, non seulement pour ça mais aussi pour Yume. Un cheval en ville, ça passe pas inaperçu, et surtout c'est dangereux.

Hikari n'est vraiment pas doué pour trouver un sujet de conversation, car la vie en solitude ne fait jamais de toi quelqu'un de bavard. Au contraire, cela te force à apprécier le silence et le mutisme, afin de ne pas souffrir, de ne pas manquer. La jeune femme était tendue par la situation, on pouvait la voir s'arracher la peau des doigts.

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Assit près de la jeune femme, Izo eut droit à une question bien intéressante. Du moins, elle l'était surement pour Hikari, mais pour lui, c'était loin d'être le cas. La vie dans la ville, hein? Même si, à ses yeux, la vie en forêt devait être encore plus ennuyeuse que la vie en ville, il était certain qu'il n'était pas le parfait exemple du citoyen. Après tout, il avait une tendance nomade, à bouger de ville en ville, sans vraiment essayer de s'intégrer parmis les humains. Néanmoins, il se décia à répondre à sa question. Il fallait simplement qu'il fasse un tri rapide dans ses idées, dans ses pensées. Il ne voulait pas trop divaguer, même s'il était sûr et certain qu'il finirait par le faire. Il tourna alors la tête vers elle, la regardant dans les yeux, et commença à lui exposer sa vision de la vie en ville, d'une voix douce, mais quelque peu hésitante...

"La vie en ville... Je ne peux pas vraiment dire que j'ai vraiment une vie qui correspond à une vie de ville. Certes, je vis dans un petit immeuble, j'ai un appartement, mais sinon, je ne fais que chercher mon identité, manger, me reposer et changer d'endroit. En un sens, la ville, c'est intéressant, car tu peux rencontrer des gens, parfois sympathiques, parfois non, et aussi, il y a plein de choses à faire. Tu peux aller au cinéma, pour voir un film, tu peux aller manger au restaurant, aller prendre un verre dans un bar, te balader dans un parc. Mais sinon... On se rend vite compte que chacun a sa vie, chacun a ses occupations. Lorsque tu croises quelqu'un, c'est simplement un hasard de circonstances. Rien n'est prédestiné, en ville: tout n'est que le fruit du hasard. Je vis en ville tout simplement car j'y ai toujours vécu, mais je sais que ce n'est pas ma place... En tant qu'être de Sang-Mêlé, mi-Ange, mi-Démon, j'ai l'infime conviction que ma place n'est nulle part. C'est aussi pour ça que je migre de ville en ville, afin de trouver ma place. Mais... Je ne l'ai jamais trouvé, hélas..."

Tout en parlant, Izo avait fini par voir son regard dévier vers le feu, puis vers le sol, la tête basse. Dans sa voix l'on ressentait de la tristesse et dans ses yeux, on pouvait lire de la mélancolie, pure et simple. Le simple fait de parler de sa solitude et de son sentiment d'isolement suffisait à le faire lentement déprimer. N'appartenir à aucun peuple était quelque chose de dur à vivre. Cela faisait tant d'années qu'il cherchait, sans jamais trouvé. Le peu d'informations qu'il avait pu trouver, au fil des années, n'avaient eu pour effet que de le séparer encore plus de la race humaine, à laquelle il pensait appartenir, au début de sa vie. Alors, il se lança dans d'autres révélations, sans la regarder, cette fois, un peu trop honteux de ce qu'il allait dire...

"Tu sais... Lorsque tu vois que tous les peuples s'éloignent de toi, à mesure que tu en apprends sur ta propre personne, tu finis par craquer... Un jour, j'ai faillit craquer pour de bon. J'ai... tenté le... saut de l'ange... Mais juste avant f'atteindre le trottoir, je me suis résigné et j'ai utilisé mes ailes pour m'en sortir, in-extremis. La vie n'a jamais été évidente pour moi et bien trop souvent, je me suis demandé ce que j'allais devenir, ce que je deviendrais. Une fois que j'aurai terminé de chercher, que je serai las de ce temps perdu à trouver une identité qui ne fait que me rendre plus malheureux et misérable encore, que ferai-je? Je ne sais rien faire d'autre à part chercher. Je n'ai aucun talent, aucun don, ni aucune passion. Je vis pour vivre, pour découvrir mon identité, et c'est tout... Pathétique, n'est-ce pas?"

La situation était devenu critique, car l'Hérétique, à force de parler de ces choses, avait fini par avoir les yeux humides. Il réalisait à quel point son existence était dénuée de sens, à quel point elle était inutile...

Hikari écouta attentivement Izo, la vie en ville était comme elle l'imaginait, rien de bien intéressant à son goût. Et apparemment Izo en est du même avis, du moins il y vit parce que c'est dans le milieu où il a grandit, et non parce qu'il s'y plait. Puis il se met à parler de sa solitude, ce qu'il fait dans la vie, c'est à dire pas grand chose. Il recherche sa place parmi une communauté, et même un peuple. En apparence il souhaitait être entourer de beaucoup de gens, contrairement à Hikari où tout ce qu'elle souhaitait, c'était une famille, sa petite famille. Seulement cela ne se fait pas toute seule. Elle fut sortit de ses pensées par quatre mots que prononça Izo : "Je vis pour vivre". De tout ce qu'elle avait entendu de ses paroles, il ne vivait pas d'après elle. Elle répondit donc à sa question par une question.

" Tu appel ça... "vivre" ? Je crois que tu confonds avec le mot "survivre". "

Pour Hikari, il y a une différence entre la vie et la survie. D'après elle, il gâchait son temps, ce temps ci précieux que l'on leur accorde.

" La survie c'est un peut surfait, tu devrais prendre le temps de vivre! Au lieu de te plonger dans le passé, vis dans le présent. Plutôt que de rechercher tes origines, recherche ce qui te rendra heureux, une passion, un endroit où vivre, une personne, je ne sais pas! Je ne comprends pas pourquoi tu agis comme ça. "

Hikari n'a jamais compris ce genre de personne à vrai dire, ceux qui recherchait, soit disant, qui ils étaient vraiment.

" Je n'ai jamais compris les orphelins, où ceux qui ne connaissent pas leurs origines. Pourquoi partir à la recherche de personnes qui nous ont abandonnés? Pourquoi vouloir savoir qui ont est vraiment alors que l'on a déjà un vécu et une personnalité? C'est pas comme si on était amnésique et que l'on aucune idée, aucun souvenir... Et si leurs parents les aimeraient vraiment et qu'ils l'aurait abandonner parce qu'ils n'avaient pas le choix, ils auraient rendu visite régulièrement à cet orphelin. Moi je dit qu'il feraient mieux de vivre au présent, avec les gens qui les entourent. "

La jeune femme était un peut oppressée par la situation, au fait que ce qu'elle avait dit pouvait être contrariant, mais c'est ce qu'elle pensait vraiment. Elle n'a jamais connu sa mère, et n'as su qu'une seule chose, que celle ci est morte pour lui donner la vie. Elle n'a jamais eu envie d'en savoir plus. Son empathie lui fit sentir qu'Izo était triste, et cela ne lui plaisait pas. Elle tenta de le réconforter, en lui disant des mots qu'elle pensait vraiment.

" Je suis sure que tu as une attirance, un talent pour quelque chose, tout le monde en a un. Surtout que tu es loin d'être une personne médiocre, comme les autres. "

Sans s'en rendre compte, la jeune femme venait de montrer son ouverture envers le sang-mêlé, il est vrai que ce n'est pas à tout le monde qu'elle parle ainsi. Car pour elle, les hommes sont un amas d'infamie et de médiocrité. Seulement elle le trouvait différent, il ne cherchait pas la fortune, la gloire ou les conquêtes, mais seulement ce qu'il était. Certes, pour elle c'est inutile, mais c'est toujours mieux que d'être prêt à massacrer des êtres vivants pour leur propre bonheur, au malheur des autres.

En plus de cette phrase, elle voulait ajouter un peut de chaleur. Elle se blottit un peut plus contre lui, collant sa jambe contre celle d'Izo. Afin de lui faire ressentir l'ardeur de son corps mi femme mi félin.